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3 façons de rester objectif lorsqu’on observe avec l’outil CLASS®

Diffusé le 11/12/2022

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11 mai 2018, par Daniel LaCava

Si vous êtes un.e observateur.trice à l’outil CLASS, vous vous êtes sûrement déjà retrouvé.e
dans une situation où vous avez fait des interprétations ou encore vous vous êtes appuyé.e
sur des preuves liées au contexte au moment d’assigner vos scores. Néanmoins, cela devrait
toujours être votre objectif de minimiser votre subjectivité et vos suppositions. Il est
essentiel de ne pas laisser vos émotions, vos opinions de même que les idées qui ne sont
pas en lien avec l’outil CLASS influencer vos scores. Atteindre un état d’objectivité complet
(et donc exempt d’émotions) lorsqu’on observe peut être extrêmement difficile. Cela
demande de la pratique pour reconnaitre que l’objectivité est biaisée et s’ajuster en
conséquence.

1- La relation entre l’observateur.trice et la personne observée

Une des menaces les plus communes à l’objectivité est le fait de connaitre l’éducateur.trice
et la relation que vous entretenez avec il.elle. Ceci est particulièrement vrai pour les
gestionnaires qui observent leurs propres employé.e.s, d’autant plus vrai si ils.elles
travaillent ensemble depuis longtemps.

Cela peut être un vrai défi de mener une observation sans prendre en considération les
forces et les défis connus ou encore les pratiques récurrentes d’un.e éducateur.trice.
Plusieurs gestionnaires ont des pensées comme « Je n’ai pas observé Caroline offrir de
l’étayage ou des rétroactions spécifiques, mais je sais qu’elle le fait généralement, donc je
vais augmenter le score de la qualité de la rétroaction pour être plus exact. »

Bien que compréhensible, cette façon de penser est contradictoire avec un des
fondements de l’outil CLASS – que les scores d’une observation sont basés sur les faits
observés pendant le cycle. Il peut être aidant dans cette situation de concevoir que chaque
cycle est une photo de ce moment précis. On ne peut pas s’attendre à voir tout ce qu’un.e
éducateur.trice fait habituellement dans chaque cycle de vingt minutes. Un score à l’outil
CLASS doit refléter les preuves collectées du début à la fin du cycle et rien d’autre.

2- Connaissances antérieures

Une autre contrainte à l’objectivité sont les connaissances antérieures liées à l’apprentissage.
On parle ici des pratiques exemplaires dans un certain type d’activité ou encore les
connaissances liées à un contenu spécifique tel que la littératie ou encore l’éveil aux
mathématiques. L’outil CLASS est rigoureusement basé sur la recherche et tente de saisir, de
manière exhaustive, les types d’interactions qui mènent à l’apprentissage et à la réussite des
enfants plutôt que de cibler des contenus spécifiques ou des approches pédagogiques
particulières.

De plus, il y a des éléments de l’action éducative que l’outil CLASS ne prend pas en compte,
comme certains aspects de la planification pédagogique, la fidélité à un programme, ou
encore le respect des politiques internes et externes. Dans le but de coter de façon fidèle,
un.e observateur.trice doit faire de son mieux pour mettre de côté ses a priori liés à
l’apprentissage et tous autres éléments ne faisant pas partie de l’outil CLASS.

Lorsqu’un.e observateur.trice a terminé sa cotation, il est temps d’utiliser les faits
d’observation pour accompagner l’éducateur.trice à s’améliorer, par exemple lors d’une
rencontre de développement professionnel. C’est alors l’occasion de mettre en lien les faits
d’observation avec toutes les connaissances liées à l’action éducative pouvant donner du
sens aux situations observées.

3- Empathie

Un dernier frein à l’objectivité est une émotion humaine : l’empathie. Un.e observateur.trice
qui a vécu tous les défis d’être un.e éducateur.trice, de l’habillage/déshabillage des enfants
l’hiver, à la difficulté à calmer un enfant bouleversé, est susceptible de connecter
émotionnellement avec la personne observée lors d’une situation plus difficile.

Cette connexion empathique peut rendre difficile de donner un score juste, parce qu’il nous
semble injuste ou dure de pénaliser un.e éducateur.trice qui semble faire de son mieux lors
d’une situation plus difficile. La solution à ce problème est de poser un regard réaliste et
nuancé sur l’outil CLASS lui-même. Un score faible dans n’importe laquelle des dimensions
lors d’une observation n’est pas nécessairement négatif, mais simplement le reflet d’un
manque de faits d’observation.

Dans certaines situations, nous pouvons même nous attendre à ne pas collecter de preuves
d’une dimension en particulier. Par exemple, un vingt minutes de jeux libres pendant lequel
l’éducateur.trice observe les enfants entrainera logiquement des scores faibles pour de
nombreuses dimensions, en raison d’un manque d’interactions et de conversations adulte-enfants.
Ces scores faibles ne dépeignent rien de négatif à propos de cet.te éducateur.trice,
il s’agit simplement du reflet de ce qui a été observé, soit peu d’interactions pendant ce
cycle. Par contre, si un manque de preuves est observé sur plusieurs cycles, dans ce cas, il
peut y avoir un enjeu qui a besoin d’être discuté.

Il faut comprendre que les scores à l’outil CLASS d’un cycle d’observation ne témoignent pas
de l’ensemble des compétences d’un.e éducateur.trice. Des scores faibles démontrent
simplement un manque de faits d’observation dans ce cycle. C’est seulement lorsque nous
obtenons plusieurs données sur plusieurs cycles que nous pouvons dresser un portrait
représentatif de la situation. En ayant ce processus en tête, l’observateur.trice a plus de chance
de dépasser sa résistance émotionnelle à attribuer des scores faibles.

 

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Titre del’article: 3 Ways to Stay Objective as a CLASS Observer
Date de parution : 11 mai 2018
Auteur : Daniel LaCava
Traduit par : Julie Dion, François Couture, Sophie Roy et Annie Cameron-Turgeon, CASIOPE